Ngonghala, C.N., Plucinski, M., Murray, M.B., Farmer, P., Barrett, C., Keenan, D.C. et Bonds, M.H. (2014). PLOS Biology, 12:e1001827.
Résumé :
Comprendre pourquoi certaines populations humaines restent pauvres de manière persistante reste un défi important pour les sciences sociales et naturelles. Les personnes extrêmement pauvres dépendent généralement de leur base de ressources naturelles immédiate pour leur subsistance et souffrent de taux de mortalité élevés dus aux maladies parasitaires et infectieuses. Les économistes ont développé une série de modèles pour expliquer la pauvreté persistante, souvent qualifiée de piège à pauvreté, mais ceux-ci tiennent rarement compte des processus biophysiques complexes. Dans cet essai, nous soutenons qu'en associant les connaissances de l'écologie et de l'économie, nous pouvons commencer à modéliser et à comprendre les dynamiques complexes qui sous-tendent la génération et le maintien des pièges à pauvreté, ce qui peut ensuite être utilisé pour informer les analyses et les politiques d'intervention possibles. Pour illustrer l'utilité de cette approche, nous présentons un modèle simple couplé de maladies infectieuses et de croissance économique, où les pièges de la pauvreté émergent de relations non linéaires déterminées par le nombre d'agents pathogènes dans le système. Ces non-linéarités sont comparables à celles qui sont souvent incorporées dans les modèles de trappes à pauvreté dans la littérature économique, mais, fait important, le mécanisme est ici ancré dans des principes écologiques fondamentaux. Des modèles couplés de ce type pourraient être utilement développés dans de nombreux systèmes biophysiques économiquement importants - tels que l'agriculture, la pêche, la nutrition et le changement d'utilisation des terres - pour servir de base à des explorations plus approfondies de la manière dont les processus écologiques fondamentaux influencent la pauvreté structurelle et le développement économique.