Bublitz D.C., Wright P.C., Bodager J.R., Rasambainarivo F.T., Bliska J.B. et Gillespie, T.R. (2014). PLoS ONE 9(7) : e101456.
Résumé :
Contexte : Parmi les familles de bactéries entériques figurent des agents diarrhéiques d'importance mondiale. Malgré leur potentiel de transmission zoonotique et environnementale, peu d'études ont examiné l'épidémiologie de ces agents pathogènes dans des systèmes ruraux caractérisés par un chevauchement important entre les humains, les animaux domestiques et péridomestiques. Nous avons étudié les schémas d'infection par Escherichia coli entérotoxique, Shigella spp, Salmonella enterica, Vibrio cholerae et Yersinia spp (enterocolitica et pseudotuberculosis) dans le sud-est de Madagascar, où le potentiel d'interactions susmentionnées est élevé. Dans ce projet pilote, nous avons mené des enquêtes pour examiner les comportements potentiellement associés au risque d'infection et si l'infection par des espèces spécifiques d'entérobactéries était associée à une maladie diarrhéique.
Méthodologie/principales constatations : La PCR a été réalisée sur de l'ADN provenant d'échantillons fécaux humains, de bétail et de rongeurs provenant de trois villages. Globalement, la prévalence humaine était la plus élevée (77 %), suivie par les rongeurs (51 %) et le bétail (18 %). Les rongeurs étaient ∼2,8 fois plus susceptibles que le bétail d'être porteurs de l'une des bactéries. L'incidence des espèces individuelles variait entre les villages, avec l'observation que, E. coli et Shigella spp. étaient systématiquement associés à des co-infections. Dans l'ensemble, il y avait un risque significatif d'infection lié à une source d'eau dans un village. Individuellement, différents agents pathogènes étaient associés à certains comportements, notamment : ceux qui avaient utilisé des médicaments, avaient eu de la diarrhée au cours des quatre dernières semaines ou n'utilisaient pas de toilettes.
Conclusions/Signification : Différentes bactéries ont été associées à un risque élevé d'infection pour diverses activités ou caractéristiques humaines. Certaines bactéries peuvent également prédisposer les personnes à des co-infections. Ces données suggèrent un potentiel élevé de transmission parmi ces groupes, soit directement, soit par l'intermédiaire de sources d'eau contaminées. Comme ces bactéries étaient les plus répandues chez l'homme, il est possible qu'elles s'y maintiennent et que la transmission à d'autres espèces soit peu fréquente. D'autres études sont nécessaires pour comprendre la persistance bactérienne, la dynamique de la transmission et les conséquences associées dans ce système et dans des systèmes similaires.