Garchitorena, A., Sokolow, S.H., Roche, B., Ngonghala, C.N., Jocque, M., Lund, A., Barry, M., Mordecai, E.A., Daily, G.C., Jones, J.H., Andrews, J.R. (2017). Philosophical Transactions of the Royal Society B, Vol. 372, Issue 1722:20160128.
Résumé :
La réduction de la charge des maladies tropicales négligées (MTN) est l'un des principaux objectifs stratégiques avancés par les Objectifs de développement durable. Malgré l'effort sans précédent déployé pour l'élimination des MTN au cours de la dernière décennie, leur contrôle, principalement par l'administration de médicaments, reste particulièrement difficile : la pauvreté persistante et l'exposition répétée à des agents pathogènes intégrés dans l'environnement limitent l'efficacité des stratégies axées exclusivement sur le traitement humain ou les soins médicaux. Nous présentons ici un cadre de modélisation simple pour illustrer le rôle relatif des facteurs écologiques et socio-économiques des parasites et pathogènes transmis par l'environnement. Grâce à l'analyse de la dynamique du système, nous montrons que les traitements médicamenteux périodiques qui conduisent à l'élimination des maladies directement transmises peuvent ne pas y parvenir dans le cas des agents pathogènes humains ayant un réservoir environnemental. Le contrôle des maladies transmises par l'environnement peut être plus efficace lorsque le traitement humain est complété par des interventions ciblant le réservoir environnemental de l'agent pathogène. Nous présentons les mécanismes par lesquels l'environnement peut influencer la dynamique de la pauvreté via les rétroactions de la maladie. À titre d'illustration, nous présentons les études de cas de l'ulcère de Buruli et de la schistosomiase, deux MTN d'origine hydrique dévastatrices pour lesquelles le contrôle est particulièrement difficile.
Cet article fait partie du numéro thématique "Conservation, biodiversité et maladies infectieuses : preuves scientifiques et implications politiques".