16 Oct Notre étude de base sur les émissions de carbone et notre engagement à "revenir en meilleure forme" après le COVID
En tant qu'écologiste de longue date à la tête d'une organisation qui s'engage en faveur des personnes et de la planète, consciente que la santé de l'une est inextricablement liée à la santé de l'autre, j'ai été ravie de recevoir une invitation au début de l'année pour m'engager à "revenir en meilleure forme" de la grande pause du COVID, pendant laquelle notre planète a un peu expiré tandis que nous avons ralenti et moins pollué.
Ce n'est pas un hasard si le premier district d'intervention de PIVOT à Madagascar - l'un des pays les plus vulnérables au monde en raison de sa situation géographique et de sa pauvreté chronique - abrite le parc national de Ranomafana, classé au patrimoine mondial, qui nous rappelle constamment que nous devons en être les bons gardiens, ainsi que de toutes les ressources naturelles, dans le cadre de notre travail de renforcement du système de santé environnant, modèle de couverture sanitaire universelle pour le pays.
Personnellement, le fait d'arrêter de voler autour du monde pour faire mon travail le mieux possible a été un soulagement lorsque j'ai considéré ma propre empreinte carbone. Et cette invitation de nos partenaires Dai Ellis et Zach Leverenz m'a permis d'ouvrir la voie à la responsabilisation de PIVOT en matière de carbone.
Voici leurs mots du 3 juillet 2020 :
Les organisations mondiales de santé et de développement doivent assumer une plus grande responsabilité quant à leur empreinte carbone afin de mieux remplir leurs missions, à savoir sauver des vies et créer de meilleurs moyens de subsistance.
Nous ne pouvons plus nous permettre d'ignorer les dommages climatiques que nous créons afin d'améliorer la santé mondiale. La crise du COVID montre à quel point les axes et les voies de causalité de l'inégalité sont indissociables - de l'économie à la race, de la maladie au climat et plus encore. Dans ce contexte, nous pensons qu'il existe une opportunité d'engager un petit groupe d'ONG et de fondations très engagées dans la justice environnementale pour développer des pratiques basées sur des preuves qui poussent le secteur à assumer la responsabilité totale du carbone. En particulier, nous imaginons ce groupe initial s'attaquer à des questions difficiles sur la façon de a) mesurer les émissions de carbone par le biais de la méthodologie du protocole GHG ; b) changer les habitudes de voyage et réduire l'empreinte au fur et à mesure que nous revenons d'une période COVID sans voyage vers une "nouvelle normalité", et c) prendre des décisions intelligentes sur l'achat de compensation carbone pour atténuer l'empreinte qui ne peut être éliminée.
Ma réponse à leur invitation a été un "OUI" retentissant.
C'est pourquoi PIVOT s'est joint à Evidence Action, CHAI et PIH en tant que groupe de quatre organisations, dirigé par Dai et Zach, pour entamer ce voyage.
La première étape a consisté à effectuer une mesure de référence de nos émissions de carbone, ce qui constitue un premier pas vers une responsabilisation totale de PIVOT en matière de carbone. Avec le soutien de nos collègues de PIVOT, Alexis Moisand et Natacha Jajaona, nous avons fourni les données suivantes pour l'exercice 19 :
- pour le champ d'application 1 du protocole sur les GES) 170 395 litres (de carburant utilisé par notre flotte de voitures et de générateurs PIVOT dans le pays) ;
- pour le champ d'application 2) 30 944 kwh (unités d'électricité consommées par les factures payées par PIVOT pour les établissements de santé et les bureaux dans le pays) ; et
- pour le champ d'application 3.6) 1 114 000 miles (dont 99% en avion) parcourus par le personnel de PIVOT.
Au total, cela porte notre estimation des émissions à portée limitée pour l'exercice 19 à 578 tCO2e2 (soit l'équivalent de 36 personnes ou de 126 voitures). Même si ce chiffre ne semble pas aussi élevé qu'il pourrait l'être, je sais que nous pouvons faire mieux.
Les prochaines étapes consistent à prendre des engagements de réduction en réduisant la taille de notre flotte et en considérant les émissions de carbone comme un facteur dans toutes les décisions relatives aux voyages aériens (déjà en cours) ; en examinant d'autres façons dont notre travail a des incidences négatives sur l'environnement, telles que les déchets médicaux et la consommation de plastique, afin de proposer des changements (prévu pour 2021) ; en expliquant clairement à notre personnel que notre valeur de durabilité signifie à la fois la durabilité au sens de partenariats gouvernementaux à long terme et des pratiques environnementales durables pour la planète ; et, en attendant l'adhésion de nos partenaires, en compensant nos émissions annuelles en soutenant l'organisation locale de conservation de l'environnement Centre ValBio, qui poursuit la reforestation dans la région.
À l'avenir, nous suivrons les apports fournis pour l'exercice 19 sur une base annuelle et nous reviendrons effectivement mieux de la pause COVID.
Le 16 septembre 2020, j'ai présenté notre travail pour la présentation sur le climat de la série d'apprentissage InterAction. Et le 22 janvier, j'ai une réunion avec les PDG de PIH, CHAI, et Evidence Action pour tracer une voie ensemble afin d'inviter plus d'organisations dans notre domaine à nous rejoindre dans ce travail. Pour toute personne intéressée à voir le rapport complet 2019 Carbon Emissions Baseline Study, n'hésitez pas à nous contacter directement.
Vos réflexions et vos encouragements sont les bienvenus !